Billet d’humeur d’un agent du siège, en réaction aux propositions du DGS sur le « plan d’économies d’énergie dans les bâtiments administratifs ».

 Billet d’humeur d’un agent du siège, en réaction aux propositions du DGS 

sur le « plan d’économies d’énergie dans les bâtiments administratifs ».


La justification écologique et énergétique des « propositions » de notre DGS est surprenante. Si on creuse un peu, ses propositions n’ont pas grand-chose à voir avec les raisons invoquées et ressemblent à s’y méprendre à des outils qui balisent la mise en place d’une nouvelle organisation du travail et des congés. Au mieux il s’agit d’un magnifique exemple d’écologie punitive et culpabilisante : difficile de faire pire.

La méthode est consternante :  l’autorité territoriale fait fi des relais syndicaux pour aborder des mesures modifiant en profondeur l’organisation des agents du siège. Questionner des encadrants, dont la position n’est pas enviable, pour tester les réactions des agents sur un temps de « concertation » au pas de charge, ce n’est ni sérieux ni respectueux des agents sur des questions aussi impactantes.


La semaine de fermeture et donc de pose de congés obligatoires à Noël vient tout juste d’être actée pour la fin de l’année 2022 que notre DGS souhaite déjà la pérenniser sans aucune évaluation ni bilan... Quelle précipitation ! Les « propositions » de fermeture des locaux au mois d’août avec télétravail obligatoire, et la pose de jours de congés obligatoires sur les ponts, à quoi pourrait s’ajouter du télétravail obligatoire les lundi et vendredi et pendant les petites vacances sont dans la suite logique qui consiste à mettre un pied dans la porte avant de l’enfoncer. Ces manières de faire ne favorisent pas un climat de confiance au sein de notre collectivité.


En dehors de la période exceptionnelle de crise sanitaire des 2 dernières années, où des directives nationales étaient appliquées, le télétravail est sensé être laissé au libre choix des agents et destiné à améliorer leur organisation de travail et leur bien-être. L’obligation de télétravailler est l’exacte négation de cette évolution et des avantages liés au télétravail. 

Lors de la récente période de pandémie, notre collectif avait joué le jeu de conditions de travail dégradées en faisant d’énormes efforts d’adaptation, au prix d’un épuisement général. Demain, les propositions de notre DGS remettront des contraintes et dégraderont à nouveau les conditions de travail, non pas dans un contexte sanitaire où l’humain était en cause, mais au nom d’économies d’énergies dans une approche purement financière. Avec ces mesures, notre collectif déjà fragilisé par 2 années compliquées risque de se déliter encore davantage. 


Concernant les congés, alors même que les choses se font de manière générale en bonne intelligence et dans une concertation fluide entre agents et hiérarchie, la volonté semble aller vers de plus en plus de congés imposés, en plus de la semaine de Noël. Dans le projet présenté par notre DGS, il n’est plus laissé de liberté de gestion du temps de travail. Et au niveau des économies d’énergie, quel intérêt en août ? On veut bien admettre que la climatisation consomme de l’électricité, mais c’est sans comparaison avec le chauffage en hiver, et rares sont les bâtiments administratifs de la Région à en être équipés. 

Et pendant que les agents seront en télétravail obligatoire ou en congés imposés, qui paiera leurs factures d’électricité et de gaz individuelles ? Même en doublant le forfait télétravail, on serait loin du compte. C’est aussi une drôle de manière d’envisager les économies d’énergie et de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, quand on préfère que les agents chauffent leurs propres appartements et maisons, c’est-à-dire qu’on multiplie le nombre de logements chauffés par le nombre d’agents, ce qui implique autant de chaudières, de chauffages ou de clim allumées et autant de CO2 rejetés en même temps… pendant que la Région fait des économies (de bouts de chandelles). C’est totalement contre-productif.


L’option magique qui consisterait à tous nous concentrer dans un bâtiment nous imposerait des conditions de travail très dégradées, chacun cherchant une place pour poser son portable, ses dossiers, une connexion à une imprimante, un lieu un tant soit peu isolé pour ses visios, sans parler des places de parking, de la logistique à mettre en place etc… Un joli bazar en perspective.


Avec toutes ces mesures, qu’elles s’additionnent ou pas, quelle serait encore l’attractivité de la Région pour les futurs candidats ? Au-delà de notre régime indemnitaire déjà au ras des pâquerettes, ils devront faire avec des conditions de travail peu enviables. C’est sûr, la Région va les faire rêver ! Et nous aussi …


Et qu’on ne nous rétorque pas que tout le monde doit se serrer la ceinture… quand on entend que la Région serait prête à financer un fonds d’indemnisation des victimes des intempéries (grêle), dans un domaine assurantiel qui n’est pas de sa compétence, sans parler du financement de certains projets comme l’agence régionale de l’attractivité… Il s’agit donc bien de choix politiques qui positionnent une fois de plus les agents comme variable d’ajustement.


Quelle tristesse d’observer que de telles propositions régressives puissent être portées par une grande collectivité comme la nôtre, alors que la plupart d’entre nous n’aspirent qu’au respect de leur travail, à des conditions de travail décentes et à un minimum de considération. 


Plutôt que de taper encore et encore sur nos conditions de travail et dans notre porte-monnaie, (re)mettons déjà en place un groupe de travail de type « éco-gestes » pour construire des propositions consensuelles de bon sens sur du long-terme. Cela ne peut se faire que sur la base de méthodes collaboratives qui accordent aussi du temps pour réfléchir et contribuer, afin d’aboutir sur des actions décidées avec l’ensemble des partenaires. Cela ne nous empêche pas dans l’immédiat d’être vigilants en appliquant au quotidien des gestes d’économies, comme le font d’ailleurs déjà la plupart des agents.


Commentaires

  1. A quand le pull en col roulé et la doudoune reconnus comme EPI ??

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