CHSCT mouvementé du 19 juin 2018 : le DGA dérape et accuse Force Ouvrière

Ordre du jour du CHSCT du 19 juin 2018 :

Le  19 juin 2018 s’est tenu un CHSCT à Besançon. À l’ordre du jour : actions mises en place depuis le dernier CHSCT, rapports annuels de la médecine préventive de l’année 2017, bilan des accidents du travail et maladies professionnelles de l’année 2017, point sur le lancement du diagnostic conditions de travail, fonds de secours.

 Après avoir lu notre déclaration préalable :



La vice-présidente a voulu intervenir pour marquer son total désaccord avec notre bilan, qu’elle jugeait très négatif.


Lors de la présentation des actions mises en place depuis le dernier CHSCT, nous avons demandé que figure dans celles-ci le suivi des risques psychosociaux.

La vice présidente a refusé notre demande, en expliquant que ce genre de risques est abordé en commission Bien Vivre au Travail.

Nous lui avons répondu que cette commission n’est qu’une émanation du CHSCT, qu’elle ne remplace en aucun cas le CHSCT et que malgré sa réponse nous réitérions notre demande.


Nous avons abordé le bilan des différents médecins du travail, il est à noter qu’il y a beaucoup plus de visites à la demande des agents pour voir la médecine du travail. Cette augmentation se constate  surtout chez les agents du siège. Le médecin de région souligne que de nombreux agents du siège développent des troubles en lien avec la réorganisation : manque de sommeil, anxiété, apparitions de TMS, burn-out.

Un autre médecin du travail alerte sur l’augmentation très rapide des TMS dans les lycées, si forte que le médecin du 89 a demandé que ça soit les élèves qui mettent les chaises sur les tables, pour éviter aux agents ces gestes répétitifs qui génèrent rapidement des TMS.

Force Ouvrière revendique des compensations en personnel lorsqu’un établissement cumule de nombreuses restrictions médicales, afin d’éviter que les autres agents soient surchargés de travail et contractent des TMS.

 

Un médecin du travail a demandé que le conseil régional et les établissements laissent un peu plus d’autonomie au travail aux agents des lycées, car ce sont des professionnels qui savent s’organiser dans leur travail. Force Ouvrière, depuis longtemps, demande que les établissements et le conseil régional arrête d’infantiliser les agents d’entretien, qui  ne sont pas des sous-agents mais bien des professionnels comme les autres, en qui on peut accorder toute confiance.

Nous demandons au conseil régional d’intervenir lorsque des établissement comme le lycée de Sens mettent  en place une feuille de relevé d’incidents, avec un système de croix digne de l’école élémentaire (dépassement de pause, non présence sur secteur, non application des méthodes de travail...).

Pour notre syndicat, de telles pratiques confinent à du harcèlement !!


Ensuite, le bilan des accidents du travail et maladies professionnelles de l’année 2017 nous a été présenté. Nous avons relevé une augmentation des demandes de reconnaissance de maladie professionnelle concernant les risques psychosociaux.

Force Ouvrière a expliqué que, pour certains agents, c’était un véritable parcours du combattant (nombreux examens, lourdeur administrative, etc.) pour obtenir une reconnaissance de maladie professionnelle. De plus, après l’obtention de la reconnaissance, certains agent rencontrent des difficultés à obtenir les médicaments, voire les soins, en lien avec leur maladie, pour la simple raison que les assurances du conseil régional ne paient pas en temps et en heure les praticiens, les pharmacies, etc.

Force Ouvrière a exprimé son indignation sur cette façon de traiter ces agents, déjà fragilisés par des maladies professionnelles.


Concernant le diagnostic conditions de travail siège et lycées, Force Ouvrière a remis en cause la méthode, car c’est le conseil régional qui génère la souffrance au travail avec la réorganisation des services, suite à la fusion des régions, avec la mise en application forcé du contrat social global, avec les nouveaux règlements du temps de travail, les régimes indemnitaires et le RIFSEEP, qui aggravent les risques psychosociaux. Sans compter le manque flagrant de force de travail, par rapport à la charge réelle de travail qu’absorbent les agents.


La vice-présidente à déploré notre pessimisme, le DGA du Pôle ressources a même accusé notre syndicat de se servir du CHSCT comme tribune, en vue des élections professionnelles !!!


Nous avons demandé que le DGA présente des excuses à notre organisation syndicale, mais la présidente s’est empressée de lever la séance !


Notre syndicat propose donc une petite réponse aux représentants de l’autorité régionale :



Cynisme ou inconséquence de nos décideurs !


Puisque la présidente du CHSCT du 19/6/2018 déplore que les interventions du représentant de Force Ouvrière ne soient pas de nature constructive, nous allons tenter d’être le plus objectif possible dans cet écrit. Apparemment, si on ne dit pas que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » dans notre collectivité, que l’on remonte des cas concrets de souffrance au travail, que l’on dénonce l’iniquité des décisions prises par les représentants de la collectivité, dans certains (beaucoup trop hélas) de ces cas, alors, pour la vice-présidente, ce sont des allégations de fieffés pessimistes (pourquoi pas de menteurs) visant à occulter tous les efforts et dispositifs que l’autorité territoriale consent à mettre en place pour l’amélioration des conditions de travail des agents de la Région.

Donc, afin de clarifier la position de FORCE OUVRIERE du conseil régional (et qui n’est certainement pas une posture Monsieur le DGA !), il apparaît utile de mentionner les actions et dispositifs mis en œuvre dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail par l’autorité territoriale qui méritent d’être loués et ceux qui doivent être dénoncés.

Au registre des actions louables, nous reconnaissons :

  • Qualité des débats en termes de liberté d’expression, de montage des dossiers, niveau d’information et expertise des intervenants (médecine du travail, assistantes sociales…).
  • Service prévention de la région performant (expertise, réactivité…), visites préventives des établissements, analyse des causes des accidents de travail…

En résumé, tout ce qui concerne l’amélioration matérielle des conditions de travail semble être pris en considération par l’employeur et nous ne pouvons qu’exprimer une certaine satisfaction.


Par contre, notre organisation est très critique sur tout ce qui a trait à la souffrance au travail, aux risques psychosociaux, même si la région cherche à mettre des pansements après les mauvais coups qu’elle assène à son personnel… FUSION des deux régions, CONTRAT SOCIAL contesté par tous les syndicats, RIFSEEP avec les classifications dans des groupes de fonction et les frustrations engendrées pour de nombreux agents, idem pour les fiches métiers, inadéquation de la force de travail au regard de la charge de travail, postes à découvert, précarité, incertitude sur l’avenir souvent proche parce que réforme de l’apprentissage, réforme de la formation professionnelle, CAP 2022…

Alors, oui notre syndicat est légitime à se questionner sur la volonté réelle de la région d’endiguer le fléau du mal-être au travail.


Qu’attend l’autorité territoriale des organisations syndicales ? Qu’elles accompagnent cette politique de casse, de régression sociale et qu’elles réfléchissent à la qualité de vie au travail sans remettre en cause un tel contexte ??

Nous rappelons que Force Ouvrière conseil régional de Franche-Comté Bourgogne est un syndicat libre est indépendant et n’est en aucun cas un syndicat d’accompagnement  !!!

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