SPL, notre analyse en chanson

Je suis pour le socialisme et pour le capitalisme. 
(L’opportuniste, J. DUTRONC)



Concrètement, c’est quoi ?

Ça pourrait être quelqu’un, par exemple, qui se fasse élire, sous une étiquette socialiste, conseiller régional et qui, concomitamment à son mandat d’élu, soit PDG d’une société. Mais ce cas de figure doit être rarissime puisque historiquement et viscéralement antinomique. Progrès social ne rime pas avec profit égoïste.

Donc, d’après la chanson, on est soit pour l’un (le socialisme) soit pour l’autre (le capitalisme) et si l’on passe de l’un à l’autre, on retourne sa veste.

Définition quelque peu simpliste mais qui a le mérite d’être claire.


Mais dans ce monde en pleine mutation, il faut innover et il n’est plus besoin de retourner sa veste ! Tu peux être un élu (de gauche) et faire profiter la collectivité de ton esprit d’entreprise : PDG d’une SPL (société publique locale) dont le capital social est intégralement composé de fonds publics. Sud Bourgogne Transport Mobilité, agence économique régionale sont les deux SPL qui ont fait un peu parler d’elles dans les médias mais pas trop quand même !


Wikipédia explique fort bien ce qu’est une SPL et conclut sur les critiques qui méritent d’apparaître dans cet écrit : (extrait de Wikipédia)

« Le principe de l’utilisation des SPL est critiqué, certains y voyant un moyen pour les administrations d’échapper au code des marchés publics et de donner des emplois aux amis du pouvoir. Christian Julienne, président du laboratoire d’idées libéral Héritage et Progrès, écrit ainsi : « Toutes les grandes villes, les départements et autres vont être naturellement tentés de créer ces SPL pour y mettre les vice-présidents, adjoints, chefs de service et autres amis politiques heureux de devenir entrepreneurs avec l’argent des contribuables et sans se soumettre à la concurrence. […] En outre, le texte lui-même constitue un véritable appel au délit de favoritisme,  à la prise illégale d’intérêts et à l’abus de bien social.

Pour ses défenseurs, la SPL reste un outil privé à disposition d’un pouvoir public et est donc un outil, parmi d’autres, permettant d’éviter l’emploi de fonctionnaires publics pour accomplir des missions de service public. »



Ces critiques sont certainement exagérées, ça reviendrait à dire que notre premier vice-président ou/et un élu de la majorité de l’assemblée régionale puisse diriger des SPL dont les missions se rapprocheraient de celles exercées en interne par nos directions !

C’est pourtant le cas !

Le premier vice-président qui a mené les négociations sur le contrat social global de la région, rejeté unanimement par toutes les organisations syndicales et voté avec les voix d’élus qui hier encore étaient infréquentables, est président du CA de « Sud Bourgogne Transport Mobilité » en passe de devenir « Mobilités Bourgogne Franche-Comté » (cf. article de l’Est Républicain du 31/8/2017 parlant d’un remaniement en profondeur de l’ensemble des services du transport d’ici la rentrée 2019) et que dire de l’AER, qui à ce jour, compte 37 personnels, directrice et président inclus.


TOUT CECI EST LEGAL, FRANCHEMENT SCANDALEUX, MAIS LEGAL.

(Les candidats à la création d’entreprise ont-ils connaissance de ce « nouveau » statut d’entrepreneur ? Inutile de les écœurer, de toute façon, s’ils sollicitent des aides à la création d’entreprise, c’est qu’ils n’ont pas le réseau qu’il faut !)

Ce phénomène n’est pas nouveau puisque déjà bien amorcé avec les sociétés d’économie mixte mais celui-ci semble s’amplifier. Il est de notre devoir de personnel fonctionnaire, de personnel contractuel mais aussi de citoyen attaché au service public de réagir urgemment contre cette politique d’externalisation visant à supprimer les emplois dans les collectivités territoriales.


Nous restons solidaires de la position intersyndicale quant au contrat social global de la Région mais nous reprenons notre liberté de parole, qui se voudra respectueuse mais assurément irrévérencieuse pour dénoncer et combattre les orientations et politiques RH nauséabondes orchestrées par l’exécutif régional.

Nous invitons tous les personnels animés par des sentiments de justice, d’égalité et inquiets du devenir du service public et du statut des agents de la fonction publique à nous rejoindre dans notre lutte citoyenne et constructive.


IL EST DE NOTRE DEVOIR ET DE NOTRE RESPONSABILITE DE CITOYEN DE NE PLUS LES LAISSER AGIR SANS CONTROLE, SANS CONTRE-POUVOIR !


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